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« Tu fais quoi à Noël ? — Moi je me suicide, et toi ? »
Voilà une phrase d’accroche qui ne laisse personne indifférent. C’est pourtant avec cette question provocante que Sophie de Villenoisy ouvre son roman Joyeux suicide et bonne année ! Derrière ce titre audacieux se cache une pépite littéraire qui mêle avec brio humour décapant et profondeur émotionnelle.
L’histoire de Sylvie : une vie AU point mort
À 45 ans, Sylvie Chabert se retrouve face au vide. Après avoir enterré son père suite à une longue agonie, cette célibataire sans enfant n’attend plus rien de la vie. Pas d’amoureux, une seule amie un peu dépressive, un quotidien qui se résume au métro-boulot-dodo. Alors, avec une logique implacable, elle décide de reprendre le contrôle : elle choisira au moins le jour, l’heure et le lieu de sa mort.
Mais Sylvie, bonne élève consciencieuse, veut bien faire les choses. Elle consulte donc un psychothérapeute, Franck Marchand. Et là, surprise : au lieu de tenter de la dissuader, celui-ci lui propose de fixer une date — le 25 décembre, entre 14h30 et 16h30 — et lui donne une série d’exercices à accomplir d’ici là.
Ce qui devait être une simple formalité administrative avant le grand saut va se transformer en un voyage inattendu vers…
la vie !
Un roman qui jongle entre rires et larmes
Le génie de Sophie de Villenoisy réside dans sa capacité à traiter un sujet grave avec une légèreté désarmante. Tour à tour hilarant et émouvant, ce roman est un véritable antidote à la solitude, un hymne à la vie, raconté avec finesse et impertinence.
Le personnage de Sylvie est d’une justesse remarquable. Cynique, réaliste, elle intervient régulièrement en voix off avec des commentaires acerbes qu’elle n’ose jamais formuler à haute voix. Cette dualité entre la Sylvie polie et tempérée qui s’exprime et la Sylvie libre et décomplexée qui pense crée des situations aussi drôles que touchantes.
L’autrice nous offre une écriture épurée, sans fioritures inutiles. Pas de descriptions interminables, pas de longueurs : chaque ligne va droit au but. Le roman se dévore en quelques heures, mais son impact perdure bien au-delà de la dernière page.
Une leçon de vie déguisée en comédie noire
Au fil des exercices imposés par son thérapeute peu orthodoxe, Sylvie va peu à peu sortir de sa coquille. Elle va oser des choses qu’elle n’aurait jamais imaginées, rencontrer des gens, se découvrir elle-même. La solitude laisse progressivement place à une constellation de nouvelles amitiés, de petits bonheurs inattendus.
Ce qui aurait pu être un simple « feel-good book » devient une réflexion subtile sur la solitude urbaine, sur ces vies qui se croisent sans se voir, sur la difficulté de se réinventer à 45 ans quand on a passé sa vie à être la fille sage et obéissante.
Mon avis personnel
Joyeux suicide et bonne année ! est un de ces livres qu’on devrait prescrire comme remède contre le blues hivernal. Oui, le titre fait peur. Oui, le sujet est grave. Mais la manière dont Sophie de Villenoisy aborde la dépression, le deuil et la reconstruction est à la fois respectueuse et libératrice.
J’ai ri et j’ai été émue. J’ai refermé ce petit roman avec le sourire et l’envie d’appeler mes amis. Parce que c’est aussi ça, le message de ce livre : nous ne sommes jamais aussi seuls que nous le croyons, et il n’est jamais trop tard pour choisir de vivre plutôt que de survivre.
Je recommande ce livre :
- À ceux qui traversent une période difficile et ont besoin d’un coup de boost,
- Aux amateurs d’humour noir et d’histoires de renaissance,
- À tous ceux qui aiment les romans courts mais percutants,
- Aux lecteurs qui cherchent du sens derrière le rire.

Attention : malgré son ton léger, ce livre aborde frontalement le sujet du suicide.
Si vous êtes en situation de détresse, n’hésitez pas à contacter le 3114 (numéro national de prévention du suicide) ou à parler à un professionnel de santé.

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